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Mémo cours TL
8 octobre 2013

Conseils de méthode pour la dissertation

Quelques conseils pour la dissertation

 

 

Qu'est-ce qu'une dissertation philosophique ?

 

L'exercice consiste à mettre en œuvre une réflexion ordonnée, par confrontation de différents points de vue justifiés (hypothèses de réponse), sur le problème soulevé par une question. Ce n'est pas un exposé, ni une restitution de cours, non plus qu'une libre improvisation autour du sujet. L’exercice demande de :

 

  1. Comprendre la question et distinguer le problème qu'elle soulève.

  2. Mobiliser les connaissances acquises au service de ce problème.

  3. Inventer un cheminement logique pour en parcourir les différentes conceptions.

 

Comprendre le sujet : passer de la question au problème.

 

La question n'attend pas une réponse directe (information, approbation ou négation). Il faut d'abord saisir le problème qu'elle soulève. Chercher pourquoi la question se pose : c'est là que réside l'intérêt de la réflexion, plutôt que de supposer la réponse qui serait attendue (différentes réponses sont possibles. Seules importent leur solidité et leur cohérence).

 

Bien lire la question du sujet : elle met en cause une évidence et invite au paradoxe.

 

Examiner les termes qui la composent et leurs relations réciproques. Sont-ils en opposition, en continuité ?

Quelle serait la réponse la plus évidente ? Cette évidence n'est-elle pas pourtant contradictoire (dans les faits ou logiquement) ?

Comment formuler cette contradiction ? Comment l'illustrer ? Quel changement de perspective appelle-t-elle ?

 

La construction du plan: élaborer la problématique.

 

Les parties principales du devoir correspondent aux principales idées (hypothèses de réponse) que l'on va confronter sur le sujet. Leur organisation doit être logique : chacune tient compte de ce qu'établit la précédente mais s'en distingue par contradiction ou approfondissement des arguments.

Le plan permet d'établir l'ordre du raisonnement, du plus simple au plus complexe, en ébauchant les arguments, exemples, références et objections de chaque partie.

Donner un titre précis à chaque partie et un intitulé aux sous-parties qui la composent.

 

Au brouillon : disposer les idées dans tout l'espace d'une feuille de brouillon, en les rapprochant par domaine de référence (ex. : point de vue théorique / pratique, objectif / subjectif...). Les diverses hypothèses se dessinent et leur confrontation apparaît. Formuler les oppositions ou complémentarités qui les relient pour préparer les transitions entre parties.

 

NB : partir toujours du plus simple et évident pour aller vers le plus complexe.

 

La rédaction du devoir.

 

L'introductionest à rédiger au brouillon après la mise en place du plan. A recopier en fin d'épreuve.

 

  1. Présenter la question : montrer pourquoi elle se pose, en partant d'une situation ou d'un exemple.

  2. Montrer le problème : indiquer les impasses d'une réponse directe et de son contraire.

  3. Annoncer le plan : établir ce qu'il convient de clarifier pour pouvoir répondre.

 

Le développement est à rédiger directement au propre. Il est conseillé de débuter par une définition élémentaire des éléments du sujet, afin de préciser de quoi on parle. On expose d'abord la thèse la plus simple, inspirée du sens commun, avant d'en montrer les limites et les contradictions.

La réfutation de cette première thèse donne les éléments de transition vers une hypothèse plus approfondie.

Chaque thèse est expliquée et justifiée, puis mise en question dans une perspective critique qui permet de la dépasser ou de l'approfondir.

NB : pour chaque argument, expliquer, justifier, illustrer (exemple et/ou référence précis).

 

Lorsque le recours à une nouvelle hypothèse s'impose (autre partie), on rappelle au lecteur où en est le raisonnement au regard de la question initiale.

Les références et les exemples sont bienvenus : à choisir et indiquer avec précision, en privilégiant l'analyse sur le récit.

 

La conclusion apporte une réponse (provisoire) à la question. Elle résulte logiquement du raisonnement préalable : l'opinion arbitraire (« moi, à mon avis, je pense que... ») et le relativisme dissolvant (« c'est chacun son opinion... ») sont exclus.

 

Quelques erreurs à éviter

 

Le plan standard : « oui, non, on n'en sait rien ».

 

  • Le modèle « thèse, antithèse, synthèse » est à prendre avec précaution : il implique que l'on parte d'une proposition initiale construite, que sa contradiction apporte un éclairage nouveau et que le dépassement de leur antinomie tienne compte des apports de chaque position.

  • Beaucoup de questions n'appellent pas une réponse par « oui ou non ». Même quand la formulation semble le permettre, il s'agit plutôt de redéfinir le domaine de pertinence d'une réponse positive ou négative.

  • La récitation d'un cours sur le modèle d'un exposé risque de faire perdre de vue le sens précis de la question posée, qui attend une réponse originale et adaptée.

 

L'introduction :

  • Ne pas commencer directement par la question du sujet, mais en montrer la pertinence.

  • Éviter toute forme de remplissage par des généralités réutilisables pour tout sujet.

  • Ne pas scinder le sujet par la définition successive des éléments qui le composent.

  • Éviter la présentation formelle qui n'indique rien sur le contenu du développement.

  • ATTENTION à ne pas déformer le sujet (vérifier qu'on ne le transforme pas).

 

Le développement :

  • Commencer par la définition élémentaire des termes en exposant la thèse du sens commun.

  • Éviter l'exposé qui recense tout ce qu'on sait sur la question sans élaboration problématique.

  • Ne pas multiplier références et citations sans lien avec le raisonnement.

  • Ne pas se contenter d'une succession d'exemples (ne démontre rien).

  • ATTENTION à la cohérence interne, par le biais des transitions logiques.

 

Conclusion : répondre à la question, avec mesure mais détermination.

 

  • Ne pas invalider le raisonnement préalable par un aveu d'échec (« finalement, on n'en sait rien »)

  • Ne pas dissoudre la question dans un relativisme indécis (« ça dépend des cas, chacun son idée »)

  • Ne pas trancher définitivement par un avis péremptoire (« il serait absurde de penser autrement »)

  • Éviter d'ouvrir la question sur une dimension que vous avez négligée (question ouverte) : elle risque d'être soit hors sujet, soit l'aveu d'une carence dan votre analyse.

 

 

Pensez à bien relire votre copie, corrigez les fautes d'orthographe,

soulignez les titres des œuvres citées...

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