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Mémo cours TL
18 novembre 2013

Chapitre I -II - 2. c. La pensée technique peut-elle avoir une valeur humaine ?

c. La pensée technique peut-elle avoir une valeur humaine

Les développements contemporains de la technique ouvrent des possibilités indécidables, en termes de promesses ou de menaces. 

Ainsi, les avancées des biotechnologies promettent de repousser les limites de la vulnérabilité du corps tandis que les pollutions industrielles le fragilisent et altèrent l'éqyulibre environnemental. Comment renoncer aux bienfaits sans augmenter les risques ? 

Comment savoir ce qui est légitime dans tout ce qui est potentiellement réalisable ? Quel contrôle exercer sur ce développement des moyens ? 

Selon heidegger, la technique moderne est incontôlable parce qu'elle n'est pas entièrement le fait de l'homme. Le processus progressif par lequel la technique "arraisonne" le réel (c'est-à-dire réduit le monde auxexigences de la rationalité technique) emporte l'homme dans une logique d'exploitation dont il est lui-même victime. La "culture" a perdu son sens originaire de "soin, attention" (coleo, colere). 

Cf. texte Heidegger - La question de la technique. 

Pb : peut-on s'abandonner, avec Heidegger, à une vision tragique du déclin de l'humanité de l'homme, au lieu de parier sur sa capacité à modifier le sens de son action? Peut-on afirmer un tel déclin sans savoir encore ce dont l'homme est capable à cet égard ? 

d. Enjeux contemporains et principe responsabilité

La technique moderne engendre un monde nouveau : aucun modèle, aucun repère ancien n'est pertinent pour en juger, mais aucune nostalgie, aucune régression ne peut nous en sauver. La seule règle possible pour l'action et le jugement réside dans la prudence

Prudence : aptitude à faire le meilleur choix d'action dansun contexte contraint, en l'absence de modèle théorique. 

Comment faire le bon choix dans un monde dont chaque décision aura un impact durable sur les générations à venir ? Par un principe de responsabilité, c'est-à-dire en assumant le souci de l'humanité comme valeur absolue, dans le temps et l'espace. 

Cf. Texte Hans Jonas - Principe responsablité.

La seule attitude tenable pour l'homme est de choisir sous l'égide de la peur : non pas chercher ce qui serait idéal, mais se demander ce qui serait le pire pour l'homme - afin de l'éviter. La recherche d'une amélioration matérielle est inscrite dans la pensée technique. Mais il est impossible de saoir ce qui conviendrait parfaitement à l'homme. Ne reste pour se diriger que l'anticipation des écueils à éviter.

 

Conclusion : La question de la technique renvoie à la question des fins (en vue de quoi fait-on cela ?) et plus exactement des fins "bonnes". La technique indique comment parvenir à un but, mais elle ne peut rien dire de la valeur de ses fins. Or la question des fins collectives acceptables, voire souhaitables, n'est pas l'affaire de la science, mais d'une délibération commune : la politique. On ne peut donc penser la technique indépendamment de l'ordre social, économique et politique dont elle réalise les desseins. 

 

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