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Mémo cours TL
6 février 2014

Chapitre II - Qu'est-ce qu'être un sujet ? I. Spécificité de la conscience.

Chapitre II - Qu'est-ce qu'être un sujet ? 

Par définition, le sujet est l'élément principal d'un discours, d'une action => ce dont il est question, qui rassemble une multiplicité de qualités ou de caractères. En tant qu'il désigne l'homme, le terme de sujet renvoie à la capacité de penser et de vouloir par soi-même. Principe d'autonomie. 

Mais aussi : sujet au sens politique -> individu en tant qu'il est soumis aux lois juridiques (= assujetti). 

Alors, supposer que le SUJET humain est-il vraiment doté d'autonomie ? Quelle expérience, quelle preuve peut-on en avoir ? 

L'homme dispose de conscience et de créativité - ce qui le distingue des autres vivants ; mais il est aussi, comme être biologique, soumis aux lois de la nature (déterminismes physico-chimiques). 

La conscience suffit-elle à fonder le statut de "sujet" humain au sens d'un être de liberté ? 

 

I. Peut-on parler d'une spécificité humaine de la conscience  ? 

Conscience = (étymologie cum scientia) "avec connaissance". Se rendre compte, s'apercevoir => connaissance plus ou moins claire de soi, du monde, d'autrui. Mais se rendre compte qu'on se rend compte, s'apercevoir qu'on perçoit : être conscient d'avoir conscience. Redoublement dans lequel la conscience prend son contenu pour objet => re-présentation. Caractère secondaire (ou redoublé) des données.

1. Dualité de la conscience et méconnaissance de soi. 

Etre conscient = expérience actuelle -> percevoir, sentir, penser. 

Avoir conscience = état durable et continu -> retenir, réfléchir, raisonner. 

Redoublement -> conscience réfléchie (qui revient sur elle-même) est-elle distinctive de la spiritualité de l'homme (opp. animaux) ? 

a. Perception sensible et intellection. 

 Impossible de nier chez l'animal une perception / représentation de ce qui l'entoure. Preuve : adaptation fonctionnelle à l'environnement suppose capacité à sentir et à établir des liens relatifs entre éléments environnementaux. 

Mais chez l'homme : conscience déborde la perception pour former des modèles généraux et poser des rapports logiques. Faculté d'abstraction = dépassement des conditions particulières de l'expérience concrète. 

Cf. texte Feuerbach : La diférence entre l'homme et l'animal réside dans la conscience comme faculté d'abstraction. Juger des objets en s'en détachant, constituer les données en catégories universelles abstraites, identifier les essences universelles et les concevoir, ce sont des qualités spécifiques à l'homme capable de pensée conceptuelle. 

L'homme est l'être qui a pour objet sa propre espèce, sa propre essence. Conçoit la représentation d'un monde (mundus, cosmos  = totalité ordonnée) dont il se pense en même temps comme un élément.

Preuve d'une spiritualité transcendante ? Ou bien simple effet d'une mémoire ample et puissante ? 

b. Mémoire empirique et spiritualité . 

Mémoire = condition nécessaire d'une conscience réfléchie, car doit se maintenir au-delà de l'instant, constituer une durée. Mais est-elle condition suffisante pour une réflexion abstraite ? 

Cf texte de Leibniz : La mémoire ressemble à la raison. Elle permet d'associer des éléments selon un ordre empirique, mais elle ne permet pas d'y réfléchir séparément. Elle permet d'établir des liens probables mais seule la raison procède selon des principes logiques absolus et conduit au savoir. 

La mémoire imite la raison,  mais elle ne peut pas conduire aux vérités abstraites mathématiques, logiques et métaphysiques. Nous n'usons en général que de perception, mais nous sommes capables d'un intelligence spirituelle abstraite. 

Peut-on faire l'expérience de cette spiritualité en nous ? 

c Conscience personnelle : le pouvoir de dire "je". 

Point facal de la conscience humaine : capacité à se penser en première personne ("JE"). Personne = manifestation sensible d'une présence spirituelle, intelligence et volonté libres, dans un corps physique. Fonde la dignité et le respect de l'être humain : transcende le monde sensible en l'habitant. 

Cf. texte de Kant : En parlant, l'homme manifeste sa puissance d'abstraction et exprime sa transcendance à l'égard de la Nature. L'entendement ou faculté intellectuelle se réalise en lui dès lors qu'il se découvre capable d'user de la parole en première personne. Il accède ainsi à la pensée de soi. 

Le "JE" exprime la puissance de se saisir abstraitement comme substrat de l'ensemble de ses expériences et représentations. Ce qui nous permet d'agir "en conscience" et en "connaissance de cause". Fait la différence qualitative entre le sentiment de soi (sensible) et la pensée de soi (intellectuelle). 

Mais pouvoir se penser en première personne ne fonde que la possiblité, l'horizon d'une autonomie réelle. "JE" pense pouvoir penser et vouloir par moi-même. Quand puis-je en faire réellement l'expérience ? Quelle certitude que cette autonomie du sujet n'est pas un simple effet de langage ? 

 

 

 

 

 

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