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Mémo cours TL
6 février 2014

Chapitre II - I. Spécificité de la conscience. 3. Conscience constitutive du monde.

3. La conscience constitutive du monde. 

On pense en général que le monde existe "hors" de la cosncience, "face" à elle. Mais comment le monde pourrait-il se manifester comme réalité autrement qu'à la conscience d'un sujet qui la pense en première personne ? Pourquoi ne reste-t-on pas enfermé dans la subjectivité personnelle mais parvenons à partager, communiquer, connaître le monde comme nôtre en commun ? 

a. L'aperception comme synthèse originaire de la pensée. 

Pour que mes représentations soient toutes ensemble les miennes, il faut qu'elles se rattachent à un principe d'unité qui n'est pas donné dans l'expérience (sinon, le "moi " serait aussi variable que le contenu de ses expériences et ne se reconnaîtrait pas lui-même, contre Hume). 

Mais ce "moi" ne se manifeste qu'à l'occasion de l'expérience (pas une âme pensante pure, qui se penserait sans rien, contre Descartes).

Par conséquent, la pensée consciente est toujours déjà structurée par une synthèse préalable, qui la rend possible : penser, c'est penser des objets dans l'espace et le temps, selon les règles de la causalité, sous le mode de la totalité et de l'universalité. Ces formes ne sont pas données dans l'expérience,elles ne sont pas non plus construites après coup, elles structurent nos représentations à notre insu.  

Cf. texte de Kant. La conscience constitue une synthèse spontanée (aperception originaire) des données de la perception. Le sujet accède ainsi dans le même mouvement à la conscience de soi, à la conscience de ses perceptions et à la conscience d'un monde constitué de manière homogène. Sans cette synthèse originaire (transcendantale), aucune unité ne se manifesterait dans la pensée personnelle. 

PB : comment le "Je" qui engendre le temps peut-il enfermer le "moi" dans le temps vécu ? Comment la subjectivité peut-elle se dépasser elle-même pour constituer une objectivité valable ? 

b. La durée comme temps de l'existence vécue. 

Comment la conscience peut-elle être à la fois plongée dans le temps et assurer la synthèse des moments successifs ? 

Le temps objectif se représente comme une juxtaposition de moments séparés. Mais le temps vécu par la conscience n'a ni rupture, ni parties : sinon, pas de continuité vécue de la conscience de soi comme identité personnelle.

 Cf. texte de Bergson. Le temps n'est pas le produit d'une synthèse successive des états du moi, il émane de la conscience en tant qu'elle dure. La mémoire est une extension de la consicence, pas un cumul de ses états. Le temps vécu est donc irréversible parce qu'il forme la matière même de la conscience, et non pas un milieu qu'elle traverserait. 

La véritable dimension du temps est celle qui se déploie dans la conscience - attantion au présent, rétention du passé, anticipation de l'avenir. Mais projetée extérieurement dans la pensée d'un temps objectif et mesurable des choses, engendre la représentation du temps mathématique, pensé de manière géométrique comme succession de moments distincts au fil de la flèche du temps => chronologie. Ce temps objectif est la mesure extérieure de nos états de conscience et nous la prenons faussement pour la dimension essentielle du temps. Le temps véritable est hétérogène et non mesurable, c'est celui de la vie intérieure de la conscience. 

PB : rend plus complexe encore la question de la construction objective d'un monde commun entre les sujets. 

c. Conscience et constitution d'un monde commun. 

Expérience première et intuitive du monde pour chaque conscience : celle d'un monde partagé, commun avec autrui (tot autre sujet qui n'est pas moi). 

Aucun sens de penser un "monde" qui serait privé (propre à moi) puisque monde = totalisation ordonnée du réel => synthèse de tous les points de vue possibles. La conscience ne s'exerce pas de manière neutre, elle est porteuse d'une antivcipation de sens (intentionalité). La pensée du monde est une visée intentionnelle du tout pensable par tous et pour tous. Implique spontanément l'idée d'une interchangeabilité des points de vue : ce qui "fait" monde. 

Cf. texte Husserl : le monde qui se révèle au sujet conscient n'a de sens que comme expérience commune à tous les sujets. Pour le penser comme un tout ordonné, chacun le postule comme confirmé par l'expérience de chaque autre. Le monde est la croisée supposée des expériences subjectives. 

Par conséquent, l'identification spontanée de chacun à autrui et d'autrui à soi = analogie initiale entre sujets sans quoi aucune idée de monde ne serait possible. L'autre est d'abord et avant tout un alter ego, l'autre moi qui constitue avec moi et comme moi l'unité ordonnée du monde où nous sommes ensemble. Le monde est pensé d'emblée comme lieu commun, sans quoi mon existence, mes pensées, mes volontés seraient dépourvues de sens => sans but et sans visée si elles n'étaient pas relayées et saisies par autrui dans un système intersubjectif constitué. 

PB : la dualité de la conscience se révèle plus profonde que prévue : la cosncience effective, constituée, dont je fais l'expérience, se double d'un arrière fond insaisissable qui constitue, structure, permet ma représentation rationnelle et commune de la réalité, mais qui m'échappe irrémédiablement.

Si la pensée est originairement étrangère à elle-même au sein de la cosncience, une partie de notre vie mentale ne peut-elle pas également nous échapper ? 

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