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Mémo cours TL
12 mars 2014

Chapitre II - II. Méandres de l'inconscient : mythe ou mystère ?

II. Les méandres de l'inconscient : mythe ou mystère ?

 

Dans les mécanismes physiologiques, dans les troubles de l'identité, les phénomènes de transe ou délire, dans les comportements impulsifs, voire dans les rêves, la conscience semble dépossédée d'elle-même. Des interprétations diverses, de la possession démoniaque aux spéculations métaphysiques ont longtemps essayé d'en rendre compte. 

Mais S. Freud propose au début du XXème siècle une explication inédite des phénomènes inconscients : il prétend donner une méthode qui permet d'étudier, d'analyser, voire d'influencer dans un but thérapeutique, l'inconscient psychique du sujet humain. Cette méthode, la psychanalyse, n'a cessé depuis de faire l'objet de controverses. 

 PB : comment pourrait-on connaître objectivement ce qui échappe à la conscience ? Peut-on en construire une étude théorique objective ?

L'enjeu est important : si l'hypothèse de l'inconscient psychique est avérée, n'est-ce pas la fin de l'idéal d'une maîtrise de soi du sujet rationnel ? Qu'en est-il alors de sa responsabilité morale ? 

 

  1. De l'inconscience à l'inconscient.

 

a. Distinction nécessaire entre l'inconscience et l'inconscient.

 Il convient de bien distinguer les deux termes :

  • L'inconscience désigne une défaillance du sujet, coupable (ex. : imprudence) ou clinique (ex. : coma).

  • L'inconscient désigne une dimension active de la personnalité psychique, qui perturbe la vie consciente du sujet.

 L'inconscient psychique vient ruiner l'idéal classique d'une maîtrise de soi par soi : si quelque chose qui m'échappe agit en moi et par moi, comment puis-je me connaître et répondre de mes actes ? N'est-ce pas un prétexte pour fuir mes responsabilités ? 

 

b. Une force intérieure qui échappe au sujet ?

 

Au terme d'études sur l'hystérie, Freud élabore une théorie : les malades souffrent de pensées refoulées (réminiscences) qui portent sur des traumatismes infantiles de nature sexuelle. Les symptômes en sont les représentants inconscients. La seule manière de libérer les patients, en réalisant les causes oubliées des symptômes, c'est de les conduire à la verbalisation des traumatismes refoulés (d'où le nom de "cure verbale). 

Freud abandonne rapidement l'hypnose, qui laise les patients en dehors de la cure, Freud adopte une méthode de libre association. Le patient est invité à parler sans ordre de ce qui lui vient à l'esprit. Il parvient ainsi à entrer dans les causes de pathologies estimées jusque'amors incurables.  

c. L'hypothèse de l'inconscient psychique, fondement de la psychanalyse.

 cf. texte de Freud L'hypothèse de l'inconscient psychique est fondée d'un point de vue scientifique. Elle apporte une cohérence aux phénomènes observables (conscients) et un gain de sens à leur explication d'ensemble. Elle rend aussi possible une vérification expérimentale active  (influence sur le psychisme des patients) à but thérapeutique. Elle est donc valable et justifiée. 

Pb. : L'hypothèse de l'inconscient psychique pose un cadre général pour l'explication de phénomènes particuliers. En tant que modèle (paradigme), l'hypothèse fondamentale (il existe un inconscient psychique) est invérifiable. On n'en vérifie que des manifestations partielles supposées : il se produit des actes inexplicables sans des causes intérieures ignorées du sujet, donc on infère ce que doivent être de telles causes, l'hypothèse de l'inconscient étant admise. 

 DONC : la théorie psychanalytique peut prétendre à une valeur heuristique (modèle problématique pour guider la recherche) mais pas authentitquement médicale et scientifique.

 

2. Quelques concepts novateurs de la psychanalyse.

 Théorie freudienne propose de nouveaux concepts pour l'étude des phénomènes psychiques => rôle essentiel dans l'évolution de la psychologie moderne.

a. Le refoulement et l'interprétation.

 Refoulement = mécanisme qui maintient hors champ de la conscience des représentations douloureuses voire menaçantes pour l'équilibre psychique du sujet.

 L'interprétation analytique : met en évidence le sens latent d'un matériel inconscient. Postule 3 formes de déguisement : déplacement / condensation / scénarisation.

 

b. La catharsis et la sublimation.

 Formes de détournement des pulsions → favorisent l'équilibre psychique par satisfaction indirecte.

 Catharsis (purgation des affects) = réactivation de la situation (revécue en direct).

 Sublimation = Processus qui détourne l'énergie de la libido en faveur de fins désexualisées et valorisées socialement : création artistique, investigation scientifique, etc.

 c. Les complexes.

 Ensembles organisés de représentations avec forte valeur affective, inconscients mais qui exercent une forte influence sur le psychisme. Conduisent à identifier des situations nouvelles à des situations infantiles oubliées.

Exemples : complexe d’œdipe, complexe de castration, complexe d'infériorité.

  1. Les topiques freudiennes du psychisme.

 Topiques : représentations schématiques de l'organisation interne du psychisme.

 a. Première topique (1915)  :

 refoulement ← stockage ← réception

 ICS // PCS / PC-CS

 déguisement → réminiscence → symptôme

 

b. Seconde topique (1920) :

 

Ça : réservoir de pulsions originaire. Inconscient, soumis au principe de plaisir.

Moi : se construit par frottement entre le ça (désir pulsionnel) et les obstacles exterieurs. Médiatise les relations du sujet avec le monde. Soumis au principe de réalité.

Surmoi : précipité des interdits éducatifs reçus par le sujet dans la formation de sa personnalité. Inconscient, il régule les pulsions et inhibe excessivement les désirs . Assimilé aux réflexes psycho-éthiques de la morale conventionnelle.

 

Pris entre les autres instances, le Moi « n'est pas maître dans sa propre maison » et s'efforce difficilement de maintenir un équilibre précaire au sein de la personnalité. Les difficultés existentielles du sujet y trouvent un éclairage utile qui libère de la culpabilité névrotique. 

 

Conclusion :

Théorie décriée depuis ses origines pour l'incertitude de ses constructions, en particulier quant à l'universalité de ses modèles. Cependant :

1°/ théorie à valeur herméneutique ≠ démonstrative ou probante

2°/ conception normative, ni morale : ne dit pas ce qu'il faut faire mais comment comprendre ce qui nous arrive. Reprend une longue tradition matérialiste et humaniste : invitation à recouvrer la liberté par la connaissance de soi.

 

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