Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mémo cours TL
24 avril 2014

Partie III . La réalité dépasse-t-elle la raison ? I. Quelle connaissance de la réalité ?

Partie III. La réalité dépasse-t-elle la raison ?

 

On dit parfois que la réalité dépasse la fiction, que le réel est plus riche et imprévisible que toutes les inventions de l'imagination. Mais n'est-ce pas que l'imagination, pour rester crédible au regard de la raison, doit se limiter à ce que celle-ci peut admettre alors que la réalité nous impose sans barrières son incroyable richesse ? N'est-ce pas le signe que la réalité dépasse la raison ?

Pourtant, sans la raison, comment se rendre compte de la richesse inattendue de la réalité ? Qu'en saisirions-nous si nous n'y comprenions rien ? L'étonnement est le fait d'un esprit intelligent et logique, c’est-à-dire doté de raison. 

Comment peut-on alors définir les relations entre réalité et raison ?

 

 I. Quelle connaissance de la réalité la raison permet-elle ?

Le sciences progressent constamment, signe que la raison ne saisit qu'une infime partie de la réalité dans son ensemble. Mais quand la raison en découvre de nouvelles dimensions, est-ce la réalité ou les nouvelles constructions de la raison qui se révèlent à l'esprit ? 

1. Y a-t-il une réalité hors des représentations de notre esprit ?

On définit le réel comme l'ensemble des données qui s'imposent à la conscience.

La raison désigne la faculté d'organiser les représentations conscientes avec logique et cohérence (temporalité, causalité, non-contradiction).

 Que pourrait-il y avoir de réel qui échappe à la raison ? 

  • soit d'un point de vue interne : ce que la raison ne comprend pas encore mais contient déjà (à l'état brut). 

  • soit d'un point de vue externe : ce qui précède et cause les objets qu'elle saisit, pensable comme cause mais inaccessible à l'expérience.  

a. Le réel est rationnel et le rationnel est réel

Première hypothèse : si la conscience subjective parvient à une connaissance rationnelle du monde, c'est que le monde est rationnel et que la conscience est réaliste (c'est-à-dire : il y a quelque chose à comprendre et le perçu est bien réel). 

=> ce qui suppose que la réalité soit imprégnée de rationalité et la que la raison soit homogène au réel. 

Dans ces conditions, le simple fait que la connaissance rationnelle soit possible contiendrait en elle-même la nécessité de la rationalité du réel. 

= > Toute forme de réalité qui se manifesterait comme irrationnelle ne serait que mal connue ou mal comprise (intuitive et provisoire). L'irrationnel ne serait que du rationnel en puissance, sauf pour la fiction imaginaire ou l'erreur intellectuelle → appelées à se dissoudre dans leur élucidation.

Cf. texte Hegel. Lorsque la pensée s'égare dans des constructions théoriques qui dépassent la réalité, elle oublie ses propres exigences. La conscience n'existe que par sa relation au réel et toute tentative pour penser au-delà relève de la spéculation vide et insensée. Le rationnel est réel et le réel est rationnel. 

PB : pose le postulat de la valeur absolue de la Raison. Mais si la raison n'était que l'expression spécifique de la pensée humaine, que vaudrait ce raisonnement ? 

b. La réalité s’étend infiniment au-delà de ce que nous en percevons

 Seconde hypothèse : peut-on penser la réalité comme limitée à ce que nous en percevons, alors que notre perception est limitée à la forme de la subjectivité (cinq sens externes, entendement discursif, raison catégorique, etc) ? 

Penser la raison comme un absolu en soi, c'est oublier que la raison humaine a besoin de poser un principe originaire à la série relative et conditionnée des objets qui constituent pour elle l'expérience du monde. A défaut d'un tel principe (inconditionné et absolu, mais inaccessible à l'expérience), elle ne pourrait pas concevoir le monde comme totalité ordonnée. Mais ce besoin interne ne fonde pas une nécessité externe.   

Cf . Texte de Kant. Tous les objets de la connaissance humaine sont soumis à l'ensemble des conditions qui en font des objets pour notre conscience. Mais ils doivent être autre chose que la manière dont ils nous apparaissent, ce qu'ils sont en soi. Les choses en soi constituent donc des réalités inconnaissables mais indispensables à la possibilité de notre connaissance rationnelle. Ce qui interdit de nier la possibilité d'une réalité supra-sensible et supra-rationnelle. 

Pb : si la réalité du rationnel et la rationalité du réel sont ramenées aux limites des facultés subjectives, alors l'irrationnel se trouve relégué définitivement hors de l'intelligence humaine, dont il marque les frontières. 

Ne peut-on pas alors soupçonner les systèmes rationnels de dissimuler l'irrationnel (qui leur échappe) sous les principes qui les délimitent ? Ainsi, la notion de "matière" du matérialisme ne dissimule-t-elle pas l'irrationnel dans les objets, et la notion d'"esprit" de l'idéalisme, l'irrationnel dans la pensée subjective elle-même ? 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Mémo cours TL
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 8 196
Pages
Publicité